Professeure au département de sociologie de l’Université Laval depuis 1982, Andrée Fortin est reconnue pour sa grande contribution à l’étude de la ville et de la culture au Québec. Ses recherches ont eu un apport majeur aux questions entourant la famille, les réseaux de sociabilité et d’entraide, les sites web, les identités collectives et mouvements sociaux, le bénévolat, la participation sociale, les intellectuels, les arts et la contre-culture.
Co-fondatrice du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues (GIRBa) en 2001, elle a joué un rôle fondamental dans la formation à la recherche transdisciplinaire et aux démarches participatives de multiples cohortes d’étudiants en sciences sociales et en sciences de l’aménagement. Pour ceux en architecture ou en urbanisme, faire de la recherche au sein du GIRBa voulait dire partager leurs magnifiques locaux du Vieux-séminaire avec des compagnons et compagnes de route venus du campus qu’Andrée entrainait dans son sillon, formés en sociologie ou dans d’autres sciences humaines. La structure de recherche était démocratique et ouverte, avec comme règle tacite de n’intégrer que des gens capables et agréables. Nombreux sont ceux et celles qui ont eu le bonheur d’apprendre auprès d’Andrée. Elle avait ce don pour communiquer son plaisir de la recherche et encourager les lectures variées ; elle abordait la méthode comme un art où la rigueur sert la création. Elle avait un sens aigu du fait que la recherche peut réunir autour de questions fondamentales à la portée de tous.
À travers une trajectoire personnelle riche et unique, elle laisse derrière elle des contributions significatives en études urbaines, mais aussi au coffre à outils qui nourrit ce champ de recherche, et à la pédagogie de l’inter- et de la transdisciplinarité.