Qui sommes-nous?

Le GIRBa (Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues) est un groupe de recherche créé en 2001 affilié au CRAD, le Centre de Recherche en Aménagement et Développement de l’Université Laval. Il rassemble des chercheurs issus de disciplines variées telles que l’architecture, l’aménagement, l’urbanisme, la psychologie sociale et la sociologie ainsi que d’autres champs connexes s’intéressant aux problématiques des relations personne-milieu dans les banlieues vieillissantes de la région de Québec.

En effet, en 2001, le GIRBa articulait ses travaux interdisciplinaires sur les banlieues vieillissantes – analyse du milieu bâti, des usages et des représentations sociales du territoire – en un programme de recherche et d’action visant la mise en valeur et la requalification de ces milieux. En 2005, le groupe élargissait ses travaux sur les banlieues à l’étude du phénomène de périurbanisation, avec l’objectif de comprendre les milieux rurbains de manière à mieux intervenir sur les banlieues de 1ère couronne pour y attirer de nouveaux ménages. Depuis 10 ans, le GIRBa travaille ainsi à la valorisation et au transfert vers les milieux décisionnels des résultats de ses recherches, par le biais de processus d’aménagement participatif.

Depuis quelques années, le GIRBa précise ses recherches sur les bâtiments qui composent les banlieues. En effet, les habitations et infrastructures publiques de ces quartiers se font vieillissantes. Il est temps réfléchir à des rénovations qui correspondent aux besoins actuels de la population en favorisant l’intégration d’aménagement soutenant les saines habitudes de vie et les besoins d’une population vieillissante.

À ce jour, les travaux du groupe ont permis de construire un réseau de collaboration avec des intervenants de milieux institutionnels et associatifs et de cibler des enjeux critiques et des défis pressants à relever pour faire de Québec une collectivité plus durable.

Sur quoi travaillons-nous ?

Étalement urbain et développement métropolitain

Le GIRBa s’intéresse également à diverses dimensions liés à la vie de personnes, de ménages et d’acteurs collectifs dans la communauté métropolitaine de Québec, et à la mise en rapport de leurs activités et leurs pratiques avec des environnements urbains contrastés et en constante transformation. Ce faisant, le groupe a pris Québec en tant que cas d’étude afin d’approfondir les connaissances sur :

  • L’évolution des activités quotidienne et des choix résidentiels au fil du parcours de vie (Mobilité quotidienne et résidentielle)
  • La vie et les rythmes des quartiers (Chrono-urbanisme, vie associative et collective)
  • Les enjeux environnementaux et sociaux qui transforment les pratiques tant à l’échelle locale que métropolitaine (Changement climatiques, requalification urbaine,  transformations des paysages)

Le GIRBa a publié jusqu’à présent deux ouvrages: La Banlieue s’étale (2011) et la Banlieue revisité (2002)  qui résume les travaux accomplis sur ces dimensions depuis la création du groupe. Un troisième ouvrage intitulé Demain Québec, est en préparation.  Celui-ci fera état des connaissances acquises dans le projet Demain Québec: je clique et je m’implique afin de dresser un portrait des habitudes de mobilité, de consommation et des aspirations résidentielles des Québécois. L’enquête Demain Québec a été effectuée auprès de  3208 résidents de la Communauté métropolitaine de Québec, habitant sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Le projet Demain Québec a donné suite à un autre projet Demain Québec: Imaginer un avenir plus durable, visant à utiliser des méthodes de prospectives et de backcasting afin de réfléchir à des scénarios de réaménagement de différents secteurs de la Communauté métropolitaine de Québec selon un processus participatif rassemblant des chercheurs multidisciplinaires, des entrepreneurs, des membres de la société civile et des citoyens.

Le GIRBa est également connu pour ses nombreux projets de design urbain, effectués en atelier, afin de requalifier les banlieues de première couronne pour en faire des environnements plus durable et plus attractifs, tant pour les familles que pour les personnes âgées. Ces projets ont portés notamment sur la rénovations des écoles a se trouvant au sein des anciens noyaux villageois, l’insertion du choix de petites résidences pour personnes âgées, des projets de densifications douces par l’ajout de petites maisons adjacentes au bungalow et l’introduction de diverses formes de transports alternatifs à l’auto-solo en milieu suburbain (pistes cyclables, transport en commun, taxis)

 

Alimentation durable – Urbanisme alimentaire

Au Québec comme ailleurs dans le monde, l’alimentation constitue aujourd’hui un enjeu majeur de société. L’alimentation durable des villes est d’ailleurs devenue un axe de recherche et d’intervention prioritaire pour plusieurs organisations internationales, et pour cause. Les bienfaits de l’alimentation locale sont de plus en plus connus ; elle permet une réduction des émissions de gaz à effet de serre, le (re) développement de liens de proximité géographique et relationnelle entre fermiers et mangeurs, l’augmentation de la part de la valeur économique des aliments qui revient aux producteurs, la revitalisation des milieux ruraux, le verdissement des villes et la qualité nutritive des aliments sont autant de vertus associées à l’alimentation de proximité, mais certains aspects restent à démontrer. Avant d’évaluer ses retombées sur les plans environnemental, économique et social, il est important de comprendre comment le système alimentaire est structuré, sur un territoire précis, afin d’être mieux en mesure d’intervenir en connaissance de cause.

Les divers projets du GIRBa portant sur cette problématique tiennent compte d’une volonté des pouvoirs publics, de même que des préoccupations de la société civile quant aux impacts du système alimentaire sur l’environnement ainsi que la qualité de vie des citoyens et la vitalité économique de la région de Québec.

Il s’agit donc de comprendre comment l’alimentation locale peut s’intégrer dans une ville diffuse comme Québec et comment en faire la promotion auprès des citoyens. Ces questions se déclinent en un ensemble de sous-questions qui renvoient à tous les maillons du système alimentaire (production, transformation, distribution, consommation, gestion des matières résiduelles), à leur articulation et aux acteurs, processus et cadres réglementaires qui le constituent.

Ces questions ont été abordées dans le cadre du projet Manger « local » dans la Communauté métropolitaine de Québec: Relocalisation des systèmes alimentaires et ville durable (REPSAQ) (2012-2014), et maintenant dans le projet Vers une alimentation territorialisée et durable: une recherche participative pour comprendre le système alimentaire de Québec  (2016-2019), tous deux coordonnés par Manon Boulianne. Alors que le projet Manger Local s’est intéressé à l’alimentation de proximité et l’approvisionnement en aliment locaux, le projet REPSAQ vise pour sa part à proposer une redéfinition complète du système d’approvisionnement alimentaire régional à l’aide d’activités de recherche collaboratives rassemblant des chercheurs et des étudiants de diverses disciplines (anthropologie, agroéconomie, aménagement du territoire, nutrition, droit).

Site web de Manger Local : //www.mangerlocalquebec.info/

Site web de REPSAQ: http://www.systemealimentairequebec.info/

 

Milieux scolaires

La majorité des écoles primaires du Québec ont été construites lors du développement des banlieues, entre les années 1948 et 1966, avec une pointe au début de la Révolution tranquille en 1959-60. Cet effort historique répond à la hausse de natalité de cette période ; le baby-boom sera en effet l’instigateur de plusieurs constructions scolaires. Parmi les 2158 bâtiments qui composent le parc scolaire de la province, 85 % d’entre eux ont été construits avant 1975. Une grande partie de ce parc immobilier présente aujourd’hui des signes évidents de détérioration. En effet, ces bâtiments scolaires ont atteint un cycle de 50 ans, après lequel il faut réinvestir pour garantir leur pérennité et contrer leur obsolescence.

Ces rénovations nécessaires présentent une occasion à saisir pour déterminer quels sont les besoins des usagers de ces écoles et surtout comment les espaces scolaires peuvent appuyer les missions scolaires. Depuis le baby-boom et la construction du parc scolaire, l’école québécoise a grandement changé : plusieurs réformes sont venues métamorphoser les pratiques d’enseignement ainsi que les paradigmes d’apprentissage et surtout, l’horaire quotidien des enfants. Effectivement, l’arrivée des femmes sur le marché du travail a métamorphosé le contexte familial des écoliers du Québec. Les familles se tournent vers l’école et ses services de garde pour assurer la garde de leurs enfants, devenant ainsi un service reconnu et essentiel dans les écoles. Cependant, les bâtiments scolaires n’ont pas été conçus dans cette optique. Les écoles du Québec sont donc prises au dépourvu avec un problème de logistique spatio-temporelle depuis de nombreuses années.

Les intérêts du GIRBa visent donc à:

1) comprendre la situation actuelle des écoles au niveau architectural et urbain ainsi qu’à réfléchir à une modernisation du cadre bâti qui pourrait supporter les nouvelles missions de l’école québécoise.

2) comprendre  l’expérience historique de l’architecture scolaire d’un point de vue typo-morphologique, notamment en terme de composition, de configuration et de la logique constructive des anciens bâtiments d’enseignement et leur évolution jusqu’à aujourd’hui.

Ces objectifs ont mené à la création de la plateforme Schola (plateforme d’expertise en architecture scolaire), dirigé par Carole Després en collaboration avec les co-chercheurs Pierre Larochelle et François Dufaux, experts en typologie architecturale. Cette plateforme, qui regroupe des experts multidisciplinaires ainsi que des étudiants de maîtrise et au doctorat, vise à proposer des outils et des ressources d’aide à la décision dans le cadre de rénovation des écoles publiques de façon à favoriser la réussite scolaire en s’appuyant sur des données scientifiques.

Site web de Schola: https://schola.ca/

 

Vieillissement de la population et milieux de vie

La proportion mondiale d’aînés est en forte croissance et excèdera les 30 % dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord d’ici 2050. Les données canadiennes suivent cette tendance. En effet, en date du 1er juillet 2015, les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 16 % de la population canadienne, surpassant en nombre pour la première fois celles de moins de 15 ans. La multiplication des articles dans la presse populaire s’intéressant à la génération de la population vieillissante témoigne de l’intérêt, voire des préoccupations pour l’avenir de ses membres et de l’impact de leur vieillissement sur la société. Les thématiques abordent des questions liées à la santé, à l’économie et au logement, pour n’en nommer que quelques-uns.

Tous s’entendent sur la nécessité d’adapter les milieux de vie à cette tranche d’âge, et ce, de l’échelle urbaine à résidentielle.  Plusieurs dimensions de l’environnement bâti des aînés sont associées à des effets sur leur santé physique et mentale, et de manière  plus  générale,  sur  leur  qualité  de  vie  et  leur  bien-être. À cause de son poids démographique, le vieillissement de la génération du baby-boom et celle qui la précède est susceptible d’avoir un impact majeur sur l’offre et la demande en logements adaptés, en transport et en services de proximité.

C’est dans ce contexte social que les travaux du GIRBa s’intéressent depuis près de 20 ans à l’adaptation des quartiers vieillissants à la réalité de leurs résidents, d’abord via les travaux d’Andrée Fortin , puis  ceux de Sébastien Lord et de Carole Després sur les quartiers vieillissants. Ce programme de recherche collaboratif s’est poursuivi par l’intégration de collaborateurs en médecine et en gérontologie, notamment dans le cadre d’une recherche sur la localisation et les choix résidentiels des aînés (voir les travaux de de Carole Després, Noémie Roy et Roxanne Dubé). La collaboration entre Sébastien Lord et Carole Després a permis la réalisation de travaux sur les modes de vies et les mobilités quotidiennes des aînés dans la Communauté métropolitaine de Québec, qui se sont ensuite poursuivis sur le territoire de l’agglomération montréalaise avec l’intégration de nouveaux chercheurs (voir notamment les travaux de Michel Després). Les banlieues offrent des opportunités d’adaptation pour cette population qui souhaite en majorité vieillir dans leur maison. L’ensemble des projets qui traitent de la question du vieillissement est uni par une démarche participative, où l’attention est portée à la traduction des meilleures connaissances disponibles dans la programmation des milieux de vie, soit la définition de l’ensemble des qualités et éléments qui devraient les caractériser, et leur mise en forme dans des aménagements concrets.

 

Aménagement et habitation dans les communautés innues et inuits du Nord québécois

Devant la perceptive d’une forte croissance de la population dans plusieurs communautés autochtones du Nord québécois, le projet Habiter le Nord, dirigé par Geneviève Vachon, a pour objectif de mieux documenter les nombreux défis qui peuvent être liés aux milieux de vie de ces communautés. L’un de ces défis est notamment de planifier et d’organiser l’expansion du territoire urbanisé de plusieurs communautés afin d’accommoder cette hausse de population. Pour ce faire, le projet vise à étudier l’habitat des communautés innues du Nitassinan et inuit du Nunavik afin d’envisager des perspectives d’aménagement qui y soit durables et culturellement appropriés.

Le projet Habiter le Nord aborde l’habitat autochtone nordique selon trois dimensions qui le structurent, qui lui donnent un sens et qui en orientent le développement, soit les communautés, les cadres de vie et la gouvernance. Il pose ce faisant l’hypothèse qu’il est possible de mieux comprendre les problèmes à l’étude, d’envisager des solutions appropriés et de retirer des apprentissages sur les pratiques innues et inuites via une stratégie collaborative rassemblant des détenteurs de diverses formes de savoir.

Site web du projet Habiter le Nord : https://www.habiterlenordquebecois.org/

 

Développement théorique et méthodologique 

Finalement, le GIRBa accorde une place importante dans ses travaux à la réflexion autour de concepts théoriques  et à l’expérimentation méthodologique, surtout dans le cadre de processus participatifs. Les publications du GIRBa ont notamment proposés de nombreux développement théoriques sur des concepts liés aux rapports personne-milieux tel que le sentiment du chez-soi et les aspirations résidentielles, de même que sur la transdisciplinarité. Les travaux de Dominique Morin se sont également intéressés à la contribution de grands penseurs de la sociologie et de l’aménagement tels que Gérald Fortin à la réflexion urbanistique au Québec et aux développement des connaissances sur les liens entre les aspirations et les modes de vie. Le GIRBa a également publié sur des expérimentations méthodologiques dans le cadre de processus participatif, notamment sur l’utilisation de technologies de crowdsourcing dans le processus de réflexion autour de problèmes environnementaux sociaux et environnementaux complexes comme les changements climatiques. D’autres réflexions publiés inclut l’utilisation de méthodes mixtes en recherche croisant des données quantitatives, qualitatives et spatiales, ou encore sur l’utilisation de parcours commentés en complément d’enquêtes quantitatives sur les modes de vies (voir notamment les travaux de Michel Després et Sébastien Lord à ce sujet). Le GIRBa a également développé un ensemble de ressources et d’outils pouvant faciliter l’aide à la décision, le réseautage et la recherche de partenariat dans le cadre de processus d’aménagement participatifs.

 

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