Activité physique, alimentation et surplus de poids chez les adolescents:

L’influence du territoire d’actions quotidiennes dans la ville sur les habitudes de vie associées

Subvention FQRSC – « Programme d’action concertée » (2010 – 2013)

La prévalence de l’obésité chez les enfants et les adolescents a dramatiquement augmenté au cours des dernières décennies, autant à travers le monde qu’au Canada. Ce problème de société, considéré comme une épidémie également à Québec, prend de plus en plus d’ampleur chez les jeunes et est associé à un large éventail de complications métaboliques et psychosociales, de même qu’à une augmentation du risque de maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et certains cancers. Non seulement ces complications apparaissent de plus en plus tôt dans la vie, mais elles sont également des facteurs de risque importants de morbidité et de mortalité à l’âge adulte.

Le fardeau économique que représente l’obésité chez les enfants pour le système de santé canadien est difficile à quantifier, car les problèmes qui y sont liés ne se manifestent généralement que plus tard dans leur vie. Les experts s’entendent toutefois pour dire que des changements environnementaux sont en grande partie responsables du problème et particulièrement les changements importants dans les habitudes de vie. Ainsi, le surpoids serait associé à une combinaison de conditions individuelles, environnementales, sociales et culturelles résultant d’un style de vie moderne incluant l’omniprésence de la malbouffe, des transports motorisés et des activités sédentaires.

La solution recommandée presqu’en unanimité est la pratique régulière d’activité physique qui dépend considérablement de différentes composantes du milieu urbain: la présence de trottoirs, de voies cyclables ou de traverses piétonnes sécurisés, la mixité des fonctions urbaines, la perméabilité du réseau routier et l’accessibilité à l’école, aux commerces et aux équipements.

Bien que le milieu bâti soit au centre des recherches, les raisons pour lesquelles certaines caractéristiques influencent les niveaux d’activité physique des adolescents sont encore peu comprises et celles identifiées à ce jour souvent contradictoires. en effet, il est plus que légitime de poser les questions suivantes: Quel est le territoire urbain véritablement investi par chaque adolescent au quotidien? À quoi correspondent ses limites? Comment s’organisent les tissus urbains qui en composent les paysages? Quel en est le degré d’homogénéité? Quelles caractéristiques des sous-territoires qui le composent tendent à stimuler ou freiner la pratique d’activité physique utilitaire et de loisir? Quelle est la nature du lien entre l’offre et les habitudes alimentaires? etc.

Essayant répondre à toutes ces questions et à bien d’autres connexes, ce projet de recherche transdisciplinaire et multifacultaire étudie donc la forme urbaine et l’offre de services des quartiers résidentiels et scolaires fréquentés par les adolescents ainsi que les habitudes de vie de ces derniers comme facteurs d’influence potentielle du surplus de poids. L’originalité du projet réside dans la remise en question de la notion de « quartier de résidence » comme unique centre des activités et des ressources des adolescents.

Partant de l’hypothèse que le découpage territorial utilisé dans la majorité des études recensées ne représente pas le territoire véritablement investi par les adolescents, le projet s’est donné comme objectifs spécifiques: 1. Comprendre l’effet du milieu bâti sur les habitudes de vie des adolescents en lien avec le territoire qu’ils investissent au quotidien; 2. Définir des profils d’adolescents selon leur condition physique, leur profil morphologique, leurs habitudes d’activité physique et leurs comportements alimentaires; 3. Caractériser les secteurs résidentiels et scolaires en fonction d’indices d’accessibilité, de « marchabilité », de densité et de mixité fonctionnelle; 4. Définir une typologie d’aires d’actions à partir de l’étendue, de la multipolarité et du degré d’homogénéité des territoires fréquentés; 5. Identifier les barrières et les facilitateurs au déplacement actif des adolescents, ainsi qu’au développement et au maintien de saines habitudes alimentaires sur le territoire urbanisé étalé de l’agglomération de Québec.

Le projet vise donc ultimement à embrasser la complexité du quotidien des adolescents (garde partagée, écoles privées ou programmes scolaires à vocation particulière, etc.) telle qu’elle est mise en scène sur un territoire urbanisé de plus en plus étalé.